Le Cuir en vrai

Malgré les profonds changements à l’œuvre depuis vingt ans dans l’industrie française du cuir, son impact environnemental est toujours l’objet de nombreuses contre-vérités. Découvrez un état des lieux de cette industrie, afin de lutter contre les idées reçues
Article

L’engagement et la volonté de nos industriels à prendre en compte l’impact social, économique et environnemental de leurs activités s’articule autour de cinq enjeux clés :

  • La valorisation de l’humain au sein de l’entreprise.
  • Le pilotage des impacts environnementaux à tous les stades de la production.
  • L’engagement d’exercer son devoir de vigilance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
  • La volonté d’agir pour la protection, l’information des consommateurs.
  • Le respect et la bientraitance des animaux d’élevage.

La Filière Française du Cuir a mis en place des critères pour mesurer et communiquer ses progrès en RSE, afin d’ancrer durablement ces pratiques dans tout le secteur et d’en faire des exemples de développement durable et d’économie circulaire.

Perception du cuir

En effet, 90% des Français le trouvent durable et 94% le jugent solide.

Sa durabilité est d’ailleurs la première raison invoquée par les Français pour justifier leurs achats d’articles en cuir (52%).

79 % des Français interrogés estiment que le cuir a une durée de vie longue (contre 50% pour le textile (lin, coton) et 23% pour les fibres chimiques (polyester, viscose)).¹

Source :

¹ Etude – Perception du cuir et la consommation de chaussures et de produits de maroquinerie en France – Observatoire Économique de l’Alliance France Cuir 2023

Environnement

La tannerie, comme toute installation industrielle, peut avoir des impacts environnementaux. En France, les tanneries sont classées ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) et doivent se conformer à l’Arrêté Ministériel du 2 février 1998, qui encadre les prélèvements, la consommation d’eau et les rejets¹. Les services de l’État, via les préfectures, veillent au respect de ces règles, notamment en matière de déchets, de rejets aqueux, d’émissions atmosphériques et de protection des sols.

Au niveau européen, la Directive 2010/75/UE sur les émissions industrielles (Directive IED)² vise à assurer une protection élevée de l’environnement en intégrant la prévention et la réduction des pollutions liées aux activités industrielles, dont la tannerie. À l’international, la plupart des pays disposent de réglementations environnementales, mais leur application effective reste variable.

Sources :

¹ Aida Ineris – Ministère de la Transition Écologique et Solidaire – Législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement / Arrêté Ministériel du 2/02/1998

² Directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles (directive IED)

Élevage

Tous les animaux d'élevage présents ou transitant sur le sol européen, sont systématiquement identifiés et tracés, et leur abattage est strictement réglementé.¹ À l’abattoir, la peau, qui fait partie du 5ᵉ quartier au même titre que les ongles, abats, cornes ou viscères, représente moins de 5 % de la valeur de la carcasse.²

Il est donc impensable de croire que les animaux de boucherie sont élevés et abattus uniquement pour la production de cuir. Par ailleurs, les acteurs français du cuir s’engagent aux côtés des éleveurs pour garantir la préservation de l’intégrité et la qualité des peaux.

Sources :

¹ Eur-Lex – Union Européenne – Règlement (CE) no2016/429

² Fédération Française des Cuirs et Peaux

Eau

Pour fabriquer du cuir, il est nécessaire de préparer la peau. Cette étape, appelée travail de rivière consiste à nettoyer la peau et à en retirer tout ce qui n’entrera pas dans la fabrication du cuir : tissus sous-cutanés graisseux également appelés carnasse, poils, laine, excréments, paille… 60 à 70% de l’eau de tannerie est consommée lors de cette étape de préparation des peaux, mais il est important de rappeler que cette dernière est rendue en milieu naturel après traitement tel qu’imposé par la réglementation ICPE (Installations Classées Pour l’Environnement) qui s’impose à toutes les tanneries françaises.

Source :

¹ Union Internationale des Techniciens et Chimistes des Industries du Cuir (IULTCS) – Utilisation de l’eau

Économie Circulaire

La filière cuir s’inscrit depuis toujours dans une économie circulaire.
Les animaux, élevés pour leur lait et leur viande, fournissent à l’industrie du cuir un co-produit de l’industrie agroalimentaire : la peau. Cette peau serait considérée comme un déchet si elle n’était pas transformée en cuir.

Chaque année, plus de 145 000 tonnes de peaux sont ainsi valorisées, soit vingt fois le poids de la Tour Eiffel.¹ Lors du travail de rivière, étape de nettoyage des peaux brutes, les résidus sont récupérés pour devenir fertilisants, combustibles ou gélatine technique. Après transformation, les chutes et poussières de cuir issues de la fabrication sont également réutilisées pour créer de nouveaux matériaux ou isolants.²

Données de l’Agreste compilées par AFCuir – Observatoire Economique – Calcul :
Veaux = X abattus X 14kg moyen/peau = X kg
Bovins = X abattus X 40kg moyen/peau = X kg
Ovins+Caprins = X abattus X 3kg moyen/peau = X kg
Poids total peaux : X TONNES
Nombre de Tour Eiffel = Poids total peaux / 7 300 (poids de la charpente de la Tour Eiffel)

Sources :

¹ Et pour le détail, Observatoire Economique de l’Alliance France Cuir – Monographie des activités 2023 – Chapitre Cuirs et Peaux bruts

² Agreste – Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

Innocuité

Dans le monde, plus de 80 % des cuirs dans le monde sont tannés au chrome trivalent (chrome III). Parfois, une petite quantité de ce chrome peut s’oxyder en chrome hexavalent (chrome VI), allergène réglementé par l’UE avec un seuil maximal de 3 mg/kg¹ pour les cuirs en contact avec la peau.

Le type de tannage dépend de l’usage du cuir. Le tannage au chrome, rapide (environ 24 heures), permet d’obtenir des cuirs très résistants, adaptés à tous types de fabrication d’articles finis.

Source :

¹ Eur-Lex – Union Européenne – Règlement (CE) N° 301/2014 – REAC