Rien n'imite le cuir aussi bien que le cuir !
Basée sur une étude du FILK Freiberg Institute de 2021*, elle valorise le cuir en mettant en avant ses capacités techniques comparées à d’autres matériaux.
Le cuir est le résultat de la transformation par le tannage d’une matière naturelle, la peau, en un produit durable, le cuir. Cette magie s’opère grâce au savoir-faire des tanneurs et des mégissiers. Il existe différents types de cuirs : cuir de bovin, d’agneau, de mouton, et même désormais des cuirs de poissons, tous issus de la filière agroalimentaire. Mais n’est pas cuir qui veut ! C’est pourquoi il bénéficie d’une appellation réglementée.
Les objets fabriqués en cuir ont une durée de vie très longue, plus longue que la plupart des produits conçus à partir de matières émergentes et qui souhaitent les remplacer. D’ailleurs les Français en sont conscients puisqu’ils sont 79% à l'affirmer, contre 14% pour les matières dites alternatives. Entretenu régulièrement, le cuir ne vieillit pas ou presque, il se patine. Pour conserver ses qualités et son esthétisme, il existe plusieurs techniques et gestes simples à apprendre, selon les types de cuirs.
Le “cuir vegan” n'existe pas !
Le terme « cuir vegan » est un abus de langage car le cuir est une appellation protégée en France par le décret n° 2010-29. Toute matière fabriquée à partir de fibres de fruits, de légumes ou de plastique et qui cherche à ressembler au cuir ne peut être considéré ou appelé en tant que tel. L'utilisation du mot « cuir » est réservée à la désignation d’une matière obtenue à partir de la peau animale au moyen du tannage qui conserve la forme naturelle des fibres. C’est d’ailleurs pour cette raison que le cuir est si résistant. Pour créer cette matière souple, solide et résistante qu’on appelle « cuir », la nature a bénéficié de millions d’années de recherche et développement.
Les matières émergentes sont-elles naturelles ?
Comme le cuir, la plupart de ces matières émergentes sont produites grâce à des filières de revalorisation, par exemple en utilisant la peau des pommes destinées à l’agroalimentaire. Mais sont-elles pour autant plus écologiques et naturelles ? L’étude* a révélé la présence de dérivés du pétrole, comme le polyuréthane ou d’autres composants plastiques, dans plusieurs des matières étudiées, fabriquées à base de déchets de fruits ou de plantes.
Les matières émergentes sont-elles plus durables ?
Une étude menée par l’institut allemand FILK Freiberg Institute* a comparé un cuir de bovin, un simili cuir et neuf matières dites émergentes. Neuf matériaux se positionnant comme alternatives au cuir, que ce soit par le toucher, l'apparence ou le discours, ont été passés en revue. La feuille d'ananas, le cactus séché, le résidu de pomme, le champignon, la cellulose de bois, le thé vert fermenté, les fibres d'eucalyptus ou d’ananas, désormais tout est bon pour proposer une offre vegan qui remplacerait le cuir, mais est-ce vraiment mieux ?
Résistance
La durabilité d’un objet en cuir est liée à sa résistance dans un contexte d’usage quotidien ou régulier. Le cuir d'une chaussure, par exemple, doit pouvoir s'étirer pendant l'utilisation tout en étant capable de « reprendre sa forme » après. Les scientifiques nomment ce phénomène la « résistance à la traction ». Sur ce critère, l’étude de l’Institut FILK* montre qu’aucun des matériaux ne rivalise à ce jour avec les performances du cuir.
Déchirement
Lors de sa fabrication, une basket est cousue et/ou collée. Il est donc important que le matériau ne se déchire pas au niveau des coutures et des bords coupés. Et là encore, le couperet tombe : difficile de parvenir au même niveau de résistance que le cuir.
Flexion
La résistance à la flexion, qui donne une indication de la tendance du matériau à se fissurer quand il est plié, a également été mesurée. Le cuir atteint haut la main plus de 200 000 flexions. Certaines imitations parviennent à égaler cette valeur. C’est le cas d’une matière à base d’ananas et d’une autre qui mélange eucalyptus, ananas et polyester recyclé avec de la peau de pomme. Ces matières spécifiques ont su se rapprocher de la souplesse et de la résistance du cuir sur le test de flexion, mais aucune ne parvient à imiter l’ensemble des caractéristiques qui confèrent au cuir sa durabilité.
Ces nouvelles matières peuvent avoir l’apparence du cuir, mais elles ne peuvent pas encore prétendre à sa solidité et à sa longévité dans le temps.
Conclusion : rien n’imite le cuir aussi bien que le cuir !
L’étude comparative de l’Institut FILK* conclut ainsi à la supériorité incontestable du cuir. Aucune des matières émergentes testées ne présente les propriétés intrinsèques du cuir en matière de longévité, de résistance à la traction ou à la déchirure. Tout dépend alors de l’usage qui sera fait de ces nouvelles matières biosourcées : elles peuvent tout à fait trouver leur place dans certaines applications. Mais pour des objets destinés à un usage quotidien qui nécessitent d’être résistants et durables, comme des baskets, un sac ou une paire de chaussures, le cuir demeure un matériau naturel exceptionnel que l’humain, malgré son formidable sens de l’innovation, n'a pas encore réussi à reproduire. Inimitable cuir !
*Source : Pour en savoir plus, consultez l’étude menée par l’institut FILK, « Comparaison des performances techniques du cuir, du "simili cuir" et des nouvelles matières alternatives en vogue » - Citation originale : Meyer, M., Dietrich, S, Schulz, H, Mondschein, A. ; Comparison of the Technical Performance of Leather, Artificial leather, and Trendy Alternatives. Coatings, 2021, 11, 226.