La charentaise La charentaise

L'INPI homologue l'Indication Géographique « Charentaise de Charente-Périgord »

L’indication géographique est une garantie d’authenticité pour les consommateurs et un moyen de valoriser leurs produits et leur savoir-faire pour les entreprises.
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Une nouvelle indication géographique est homologuée par l’Institut national de la propriété industrielle, à compter du vendredi 29 mars, date de publication de la décision au bulletin officiel de la propriété industrielle : la « charentaise de Charente-Périgord ».

Il s’agit de la huitième indication géographique homologuée depuis l’entrée en vigueur du dispositif, après le siège de Liffol (décembre 2016), le granit de Bretagne (janvier 2017), la porcelaine de Limoges (décembre 2017), la pierre de Bourgogne (juin 2018), le grenat de Perpignan (novembre 2018), le tapis d’Aubusson et la tapisserie d’Aubusson (décembre 2018).

Rappelons que c’est la loi dite « consommation » qui a élargi les indications géographiques - auparavant réservées aux produits agricoles et viticoles -  aux produits de l’artisanat et de l’industrie.
Signe officiel de qualité et d’origine, l’indication géographique assure aux consommateurs l’origine et l’authenticité des produits qu’ils achètent. Elle permet aux artisans et entreprises de valoriser leurs produits et de protéger leur savoir-faire de la concurrence déloyale et de la contrefaçon. Elle permet aussi aux collectivités locales de mettre en valeur des savoir-faire territoriaux.

La charentaise de Charente-Perigord

La charentaise, chausson célèbre pour sa chaleur et son confort, est apparue à la fin du 19ème siècle dans le bassin de la Charente-Dordogne-Sud Limousin.

Elle est née grâce aux industries textiles et papetières alors situées sur le fleuve Charente et ses affluents : les feutres à papier étaient en laine. Après avoir servi au pressage et avoir absorbé l'eau de la pâte à papier, ils devenaient imperméables. Les savetiers locaux, des artisans qui raccommodent les vieux souliers, eurent alors l'idée de récupérer les feutres pour en faire des semelles souples et confortables.

La partie supérieure de la pantoufle, appelée « tige », provenait des excédents de fabrications des tisserands locaux qui travaillaient pour la confection des uniformes de la marine royale. Ainsi naquit la charentaise noire avec une semelle de feutre blanche.

Le « cousu-retourné », technique originelle et historique de fabrication des charentaises, permettait d'assembler à l'aide d'un fil de chanvre la semelle et la tige. Le chausson était ensuite retourné afin de prendre sa forme définitive.

La caractéristique principale de cette pantoufle est la languette arrondie qui recouvre le coup de pied et était à l’origine destinée à servir de tampon entre la peau et le bord du sabot.

Le savoir-faire du « cousu-retourné », entretenu aujourd'hui par quelques entreprises dans la zone Charente-Périgord, perpétue la tradition régionale des savetiers et la fabrication de la charentaise historique.

Aujourd’hui, le positionnement de la charentaise évolue pour tendre vers le haut de gamme. La charentaise allie les volets « tradition » et « innovation » afin de s’adapter aux tendances et à la demande du marché. Des partenariats avec des marques françaises, fleurons du « Made in France » comme Saint James ou Le Slip Français démontrent ce renouveau.

L’activité de fabrication de la charentaise concerne 5 entreprises dans l’aire géographique Charente/Dordogne : DM Production, Fargeot Cie SAS, Manufacture Degorce, La Manufacture Charentaise, La Nouvelle Charentaise. Il s’agit de PME qui regroupent 210 emplois, dont 50 personnes sur la technique du « cousu-retourné ».

Environ 300 000 paires de charentaises en « cousu-retourné » sont fabriquées par an par ces entreprises pour un chiffre d’affaires global de 5,2 millions d’euros pour l’année 2018. Les ventes de charentaises en « cousu-retourné » augmentent depuis 10 ans.

Le marché national est la principale destination des charentaises. Toutefois, l’exportation, quand elle existe, concerne l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Elle est en pleine expansion.

C’est l'association pour la promotion de la charentaise (A.P.C.) qui se voit déléguer la défense et la gestion de l’indication géographique « charentaise de Charente-Périgord ».

La zone de fabrication de la charentaise de Charente-Périgord couvre les départements de la Dordogne et de la Charente, tous deux situés en région Nouvelle-Aquitaine.

Source : CP INPI 25 mars 2019